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Pour commencer, quelques définitions
Ce sont des notions arides, mais utiles à la compréhension
des chapitres qui vont suivre. Elles permettent de décrire toute
la série de rythmes qui programment notre vie.
- On appelle rythmes CIRCADIENS les alternances, aux environs de 24
heures, de certaines de nos fonctions biologiques, dont le rythme veille-sommeil
est l'une des plus importantes. Dans les conditions normales, cette
alternance est synchronisée par le rythme jour-nuit, par nos
périodes d'activité et de repos.
- On appelle rythmes ULTRADIENS des périodes plus courtes, de
quelques minutes à quelques heures, qui régulent nos jours
et nos nuits. Les cycles nocturnes de sommeil de 1 h 30 à 2 heures,
les alternances de sommeil lent et de sommeil paradoxal en sont les
témoins, la nuit. Dans la journée, nous alternons des
cycles de repos et d'activité, de fatigue et de grande efficacité:
phases d'éveil actif au cours desquelles nous sommes très
vigilants, et phases d'éveil passif au cours desquelles nous
sommes beaucoup moins vifs, beaucoup moins efficaces. Ces rythmes influencent
la plupart de nos fonctions biologiques: rythme cardiaque, rythme respiratoire.
Ils modulent notre température corporelle, nos sécrétions
internes. Ils influencent nos performances physiques et mentales, et
nous connaissons bien le creux très net de nos possibilités
de 13 ou 14 heures, alors que nous sommes généralement
en pleine forme vers 17 heures.
- Notre vie est aussi modulée par des rythmes lents, dits INFRADIENS.
Le plus classique est un rythme mensuel. Souvenez-vous du très
beau film d'Eric Rohmer Les Nuits de la pleine lune, et dans Kaos des
frères Taviani, de la merveilleuse séquence sur "le mal
de lune".
Ce ne sont pas des inventions de cinéastes. Certaines insomnies
sont visiblement rythmées par le cycle mensuel, et les statistiques
de criminalité montrent une indiscutable aggravation au moment
des pleines lunes !
D'autres rythmes, encore plus lents, saisonniers, bi annuels, annuels,
voire tous les trois ou cinq ans, sont nettement repérables chez
certains d'entre nous. Connaissez-vous les syndromes dépressifs
minimes survenant pour une même personne chaque année à
la même période ? Connaissez-vous l'évidente vulnérabilité
des humains en hiver, leur besoin plus important de sommeil, la sensibilité
aux infections, alors même que l'invention de l'éclairage
artificiel et du chauffage central leur a désappris un besoin physiologique
profond de repos. Par contre, notre société vient d'inventer
les vacances d'été, repos au moment de notre plus grande
capacité de travail, de moindre besoin de sommeil, et de nos meilleures
performances physiques et intellectuelles...
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