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L'enfant de 1 à 6 moisC'est certainement le moment de la vie où le sommeil évolue le plus rapidement, période de transition absolue entre le sommeil du nouveau-né et celui de l'adulte, avec trois composantes fondamentales:
L'apparition d'une périodicité jour-nuit survient spontanément vers la fin du premier mois. Quelques périodes de sommeil plus longues, pouvant atteindre 6 heures consécutives, se manifestent la nuit; les éveils journaliers s'allongent un peu. Progressivement, cette tendance s'améliore, l'enfant devenant capable d'un sommeil nocturne de 9 heures vers l'âge de 3 mois et de 12 heures entre six mois et un an. Evidemment, il y a là encore de grandes variations individuelles, et ces chiffres n'ont valeur que d'information moyenne, pas de recette. Dans le même temps, la qualité du sommeil change. Le sommeil agité des premiers jours, très instable, léger, vulnérable, entrecoupé de fréquents éveils et de mouvements corporels, va progressivement laisser la place à plus de sommeil calme, stable. Le sommeil agité, qui représentait 50 à 60 % du sommeil total à la naissance, ne représente plus que 27 % à six mois, donc un chiffre proche de celui de l'adulte. Vers deux mois, le sommeil calme devient transitoirement plus profond, avec diminution temporaire des possibilités d'éveil. Puis, il s'allégera un peu, entre deux et quatre mois, et-il va être possible d'individualiser, sur le tracé électroencéphalographique, plusieurs stades, équivalents électriques déjà en place, du sommeil lent léger et du sommeil lent profond de l'adulte. L'apparition progressive des rythmes circadiens est l'élément capital de toute cette période. Nous en savons encore peu de choses. P. Hellbrugge en a étudié la genèse sur les principaux rythmes de température, de fréquence cardiaque et des diverses fonctions du rein. Il a pu montrer que des différences nettes de ces fonctions entre les valeurs maximales et minimales, diurnes et nocturnes, apparais sent progressivement après la 4e semaine de vie et l'âge de 4 mois. L'amplitude de ces fonctions augmentera ensuite lentement entre le 5e et le 9e mois. Les études de cette maturation des rythmes circadiens, par l'analyse minutieuse des comportements quotidiens de veille et de sommeil, n'ont concerné jusqu'à maintenant qu'un très petit nombre de nourrissons normaux, en bonne santé. Par contre, les services de réanimation d'enfants nous apportent des renseignements importants sur ce qui se passe dans des conditions presque expérimentales: enfants nourris par sonde gastrique continue (pour des troubles digestifs graves), enfants vivant en éclairage constant (dans les services de soins intensifs). Qu'apprenons nous de ces études ?
LA CONCLUSION LOGIQUE DE TOUTES CES DONNEES nous paraît évidente. Cette période est un moment charnière de transformation, de synchronisation des rythmes, de maturation électrophysiologique. Toutes ces évolutions en font une période vulnérable, fragile. Dans toute la mesure du possible, il serait souhaitable d'éviter les manques de sommeil, les réveils intempestifs, les horaires perturbés et, bien sûr, les décalages horaires... Figure 17 : Développement des rythmes circadiens veille/sommeil |