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Stade I: l'endormissement

Selon la classification internationale de Kleitman (1), le stade
d'entrée dans le sommeil est un stade d'endormissement appelé stade
I. C'est une étape importante identifiée par Alfred Loomis en deux
moments successifs, A et B. Cet état établit la frontière
entre le sommeil et la veille. Il se traduit par un net ralentissement du rythme
alpha. Le nombre des cycles par seconde est réduit dans une proportion de
25 à 50 % tandis que croit l'amplitude de chaque fréquence. Ce
stade est un mélange de bouffées thêta et bêta. A
mesure qu'augmente le besoin de dormir, les mouvements lents des globes oculaires
s'accompagnent de la chute des paupières, de la baisse du tonus des
muscles de la nuque qui laisse bientôt basculer la tête. Le stade I
est une phase courte qui occupe rarement plus de 3 à 5 % de la
durée totale du sommeil. La moindre stimulation peut l'annuler et ramener
le patient à un état d'éveil immédiat et lucide. Il
sert essentiellement à mettre en route les mécanismes biochimiques
et physiologiques d'entraînement du sommeil. L'activité de la
réticulée mésencéphalique est progressivement
inhibée dans son rôle de système activateur ascendant (elle
ne stimule le cortex par sécrétion d'acétylcholine
qu'après l'avoir été par la noradrénaline que
délivre le Locus coeruleus pontique sous-jacent). Ce processus à
tiroir doit donc être bloqué pour que le sommeil s'installe et que
la réticulée du raphé dorsal sécrète la
sérotonine nécessaire.
L'inhibition de sa synthèse crée une insomnie que peut annuler
l'injection de son précurseur, le 5-HT. La zone réticulaire du
raphé peut être considérée comme le support d'un
centre hypnagogique, source des images flashes, sorte de mirage à la
frontière du réel et de l'imaginaire.
(1) Manuel de standardisation des états de sommeil chez l'homme,
1938 et 1969
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