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Stades III et IV: le sommeil lent et profond

Le sommeil lent, électrophysiologiquement, est le sommeil profond, la
référence, longtemps perçu de l'Antiquité à
nos jours comme un état totalement passif, une sorte de "petite
mort". C'est en réalité une étape importante et très
active du sommeil qui répare, régénère et construit.
Métabolique et neurovégétatif, ce sommeil efface les fatigues,
réhabilite les fonctions et redistribue l'énergie. Il est essentiel
chez l'enfant: il recouvre en partie la période de sécrétion
de l'hormone de croissance, qui active dès le petit matin tous les processus
de synthèse, en particulier protéiques. Ce type de sommeil fait
aussi le lit du rêve en préparant l'émergence du sommeil
paradoxal à chacune des ruptures périodiques du cycle. Phénomène
remarquable, surtout chez l'adulte qui rêve moins que l'enfant, le sommeil
lent paradoxal est presque totalement accompli dans les premières heures
de la nuit en recouvrement des trois ou quatre premiers cycles. Son effacement
progressif dans la seconde moitié de l'espace de sommeil explique l'apparition
et la facilitation des insomnies de l'adulte et surtout des personnes âgées.
Son enregistrement inscrit une onde très lente d'activité delta,
de l'ordre de deux cycles par seconde. De grande amplitude, elle est tout d'abord
inégale et discontinue (stade III) avant de se régulariser progressivement
(stade IV). On observe à ce niveau une accentuation du degré d'hypotonie
du donneur, c'est-à-dire une évolution vers l'éveil. Les
phases du sommeil lent paradoxal coïncident aussi avec une activité
métabolique de production neuronale d'amines spécifiques du sommeil.
L'expérimentation de ces peptides, en particulier du DSIP (Delta Sleep
Including Peptide), a montré qu'ils induisaient plutôt une
activité de régulation des rythmes de sommeil qu'un effet hypnotique.
Le sommeil lent paradoxal représente le centre actif de l'hypnogramme.
Il est avec le sommeil paradoxal l'expression des fonctions régénératrices
de sommeil et du rêve.
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