Le sommeil du 3e type
Pierre Magnin
Science et Avenir Hors-Série Le Rêve Dec. 96
Sommaire

Le sommeil du 3e type

Les ondes cérébrales

L'analyse électrophysiologique du sommeil

Le rêveur sous surveillance

Stade I: l'endormissement

Stade II: le sommeil lent et léger

Stades III et IV: le sommeil lent et profond

Stade V: le sommeil paradoxal

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Science et Avenir
Hors-Série Le Rêve
Sommaire général

Stade V: le sommeil paradoxal

Stade V: le sommeil
paradoxal

Au stade V, à l'issue du sommeil lent paradoxal (encore appelé stade PMO, phase de mouvements oculaires, ou REM, rapid eyes movements), L'EEG affiche soudain une activité plus rapide traçant "une onde en dents de scie" de très bas voltage. Ce stade ressemble, électriquement parlant, au stade 1. En parallèle, l'EMG traduit une abolition de l'activité musculaire tandis que les mouvements oculaires s'inscrivent en salves phasiques nombreuses. Rythme cardiaque et respiration deviennent irréguliers signant ainsi la dissociation neurovégétative. L'érection s'installe, et divers accès cloniques de la face, des pieds et des doigts peuvent survenir. Comparable au stade 1, le tracé du stade V le situe proche de l'état de vieille alors que cette phase de sommeil profond original et particulier requiert de fortes stimulations afin d'accepter le réveil du donneur. Le stade V représente entre 20 et 25 % de la durée totale du cycle, selon l'âge et l'état du sujet. Il s'inscrit en épisodes brefs après chaque développement d'un cycle des stades de sommeil. Ses épisodes sont de plus en plus longs et de plus en plus fréquents à mesure que la durée du sommeil s'épuise et que la nuit s'avance. Son délai d'apparition est de l'ordre de 90 minutes après l'endormissement. A la différence des "états intermédiaires", qui encadrent tous les autres stades de sommeil et pour lesquels il n'existe pas de frontières nettes, la survenue du sommeil paradoxal tranche avec celle du sommeil lent profond qui le précède. Un véritable coup de feu éclate dans le silence du sommeil lent profond. Les mouvements oculaires apparaissent tandis que restant en mydriase, la pupille signe la persistance du sommeil. Ces mouvements sont déclenchés par le lancement de l'activité ponto-genouillée-occipitale. Ils pourraient accompagner les images du rêve qui peuvent résulter d'une stimulation du cortex occipital. Le cerveau est actif mais désynchronisé du reste du corps. Ces épisodes témoignent de l'activité intense et de l'importance du rêve pour la qualité de la vie psychique, intellectuelle et biologique de l'homme.