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Le sommeil de l'adolescentLes rythmes veille-sommeil de l'adolescent sont soumis à de nombreuses contraintes: scolaires, environnementales. L'adolescent aime sortir, il aime regarder la télévision, il aime se coucher tard et bavarder toute une nuit. Or, à ce stade, intervient un premier phénomène essentiel: l'allégement du sommeil profond. Le début de nuit est plus instable, le sommeil plus léger. Il entend pour la première fois depuis des années ses parents venir lui dire bonsoir au moment de leur coucher. Ce sommeil plus léger s'accompagne souvent de difficultés d'endormissement, donc d'un retard du coucher, favorisé de plus par de nouvelles habitudes sociales. Il s'ensuit une réduction du sommeil nocturne qui atteindra près de 2 heures entre 12 et 20 ans. Or les besoins physiologiques réels en sommeil ne diminuent pas. Il y a donc déficit chronique en sommeil. Pour rattraper ce retard, l'adolescent allonge ses matinées de sommeil chaque fois qu'il le peut, en particulier le week-end. Les horaires de sommeil deviennent irréguliers. Les chercheurs américains Anders et Carkasdon ont montré qu'il existait chez l'enfant de 13 ans une différence de 4 minutes temps moyen de sommeil entre les jours scolaires jours non scolaires. Autre point intéressant: la diminution du sommeil lent profond se fait au profit du sommeil lent léger, puisque le sommeil paradoxal reste constant entre 10 et 20 ans. Le deuxième point caractéristique de l'adolescence est la réapparition épisodique des siestes qui, nous l'avons dit, avait totalement disparu dans la tranche d'âge précédente. Ces siestes ne sont pas seulement liées à un déficit social en sommeil. Pour Simonds, 22,7 % des jeunes entre 15 et 18 ans font la sieste, et ce besoin de sieste persiste, même quand ils ont pu dormir aussi longtemps qu'ils le voulaient. Les modifications de structure du sommeil à l'adolescence sont importantes à comprendre, car elles expliquent certains troubles du sommeil. C'est le moment où débutent certaines insomnies d'endormissement, où apparaissent certains retards de phase, en particulier chez les adolescents phobiques scolaires qui ne s'endorment pas avant 2 ou 3 heures du matin et dont le sommeil se décale progressivement au cours de la journée. C'est également à cet âge qu'apparaissent les somnolences diurnes et certaines hypersomnies pathologiques. Par contre, l'allégement du sommeil lent s'accompagnera de la disparition des énurésies de la première partie de nuit, des terreurs nocturnes et, après 14 ans, du somnambulisme. Trois tableaux permettent de résumer toutes les données capitales de ce chapitre. Nous vous conseillons de vous y reporter aussi souvent que nécessaire au cours de la lecture de la deuxième partie de ce livre, concernant la pédiatrie du sommeil. Si toutes les informations de neurophysiologie que nous venons de décrire sont bien comprises, vous verrez que la conduite pratique qui en découle est extrêmement simple, logique, et que la "guidance du sommeil" ne devrait pas être la source de difficultés relationnelles majeures entre un enfant et ses parents. ORGANISATION DU SOMMEIL COMPARAISON ENTRE ADULTE ET NOUVEAU-NÉ
Figure 18 : Durée moyenne du sommeil Figure 19 : Horaire des manifestations apparaissant au cours du sommeil |