Le sommeil, le rêve et l'enfant
Challamel M.J., Thirion M.
TABLE DES MATIERES
Comment étudie-t-on le sommeil ?
Les cinq stades du sommeil d'une nuit normale
L'agenda de sommeil
Nous sommes des êtres cycliques
Pour commencer, quelques définitions
Les trois états de vigilance
Que se passe-t-il au cours d'une nuit de sommeil?
Les besoins de sommeil
Chronobiologie et rythmes circadiens
Les rythmes circadiens de vigilance
Comment interpréter cette courbe?
Les expériences "hors du temps"
Les horloges biologiques
Les altérations de rythme
Ce qu'il faut retenir
De la vie foetale à l'adolescence, le sommeil se construit et s'organise
Les états de vigilance du nouveau né
Le sommeil calme (stade I)
Le sommeil agité (stade II)
L'état de veille calme (stade III)
Les états de veille agitée (stades IV et V)
Le sommeil du foetus
Le sommeil du nouveau-né prématuré
Les états de vigilance pendant l'accouchement
Le sommeil du nouveau-né et du premier mois de vie
L'enfant de 1 à 6 mois
L'enfant entre 6 mois et 4 ans
L'enfant de 4 à 12 ans
Le sommeil de l'adolescent
FIGURES

IMPRESSION
Version imprimable
(Tout l'article dans une seule page)

Les expériences "hors du temps"

Plusieurs études de "vie hors du temps", chez des sujets volontaires isolés dans des grottes ou dans des bunkers, ont été réalisées. La plus connue est celle de Michel Siffre, enfermé dans une grotte pendant plusieurs mois sans aucun repère temporel, ni communication avec l'extérieur. Les découvertes sur les rythmes profonds dans de telles conditions sont tout à fait passionnantes.

Le rythme biologique circadien profond, inné, n'est pas de 24 heures, mais de 25 heures. Aussi curieux que cela puisse paraître, en l'absence des donneurs de temps (synchroniseurs ou Zeitgebers en allemand) que sont les rythmes sociaux et les alternances jour-nuit, le rythme spontané s'installe sur 25 heures. En d'autres termes, les oscillations de la température, de la sécrétion du cortisol, et vraisemblablement aussi les rythmes de sommeil paradoxal, reculent d'une heure toutes les 24 heures. En libre cours, ce rythme reste très stable aux environs de 25 heures.

Au début de l'expérimentation, la périodicité du rythme veille-sommeil suit celle de la température corporelle et s'organise sur 25 heures. Le sujet se lève et se couche en se décalant d'une heure tous les jours par rapport à ses horaires habituels de 24 heures.

Au bout de quelques semaines d'expérience, on voit apparaître des anomalies du rythme veille-sommeil. L'alternance phases éveillées et phases de sommeil se poursuit, et garde une proportion stable de 2/3 d'éveil pour 1/3 de sommeil. Mais ces alternances se dérèglent. Certains cycles "jour-nuit" atteignent 60 heures, d'autres sont plus courts et ne durent que 12 heures environ. Pourtant, pendant toute cette période, le cycle de la température reste stable sur 25 heures. Le sujet vit donc souvent à contretemps de ses rythmes de cortisol et de température. Il dort en phase "chaude", s'active, travaille et mange en phase froide. Il n'existe plus de relation de phase stable entre, d'une part, la température, la sécrétion du cortisol et d'autres constantes biologiques, et d'autre part, les rythmes éveil-sommeil. Chacun de ces rythmes oscille de façon autonome. On parle alors de syndrome de désynchronisation interne.

Que dire de ces données ?

  • Le rythme circadien inné est de 25 heures.
  • Ce sont les donneurs de temps extérieurs, horaires sociaux, alternance jour/nuit, qui règlent chaque jour notre mécanisme biologique sur 24 heures, envoyant à notre corps et à notre cerveau des signaux qui leur permettent d'adapter nos rythmes internes à notre environnement.
  • Les différents rythmes circadiens ne dépendent pas de la même régulation puisqu'ils peuvent se désynchroniser.
Page suivante>>