Bruxisme du sommeil: aspects fondamentaux et cliniques
Bernard CHAPOTAT, Jian-Sheng LIN, Olivier ROBIN, Michel JOUVET
Journal de parodontologie & d'implantologie orale Vol. 18 N°3/99 - pp. 277 à 289
TABLE DES MATIERES
Résumé
Introduction
Manifestations
Conséquences oro-faciales
Mécanismes
Diagnostic et traitement
Conclusion

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MANIFESTATIONS

I. Activités masticatrices durant le sommeil

A partir d'enregistrements polygraphiques simultanés du sommeil et de l'activité des muscles masticateurs [électroencéphalogramme (EEG), électrooculogramme, électromyogramme, électrocardiogramme, etc], Lavigne et Montplaisir (1995) ont mis en évidence deux types d'activité rythmique des muscles masticateurs durant le sommeil. La première se caractérise par des bouffées répétitives des muscles de fermeture avec une activité électromyographique basse et concerne 56 % de la population, ce type d'activité ne constitue pas une manifestation de bruxisme. La seconde montre une activité large et phasique des muscles élévateurs et diducteurs, résultant de contractions musculaires de grande amplitude (se traduisant en grincement de dents souvent bruyant), et une activité tonique des muscles élévateurs résultant de mouvements restreints mais très soutenus (environ 1 Hz pendant plus de 2 s à chaque fois, correspondant au serrement de dents). Ce deuxième type d'activité (fréquence élevée des épisodes d'activité musculaire tonique et phasique), concernant 6 % de la population, correspond à la véritable manifestation du bruxisme. Le pourcentage le plus élevé de bruxomanes est situé dans un groupe d'âge de 20 à 50 ans, il diminue nettement à partir de 50 ans. Il n'existe pas de différence entre les pourcentages d'hommes et de femmes (Gross et coll., 1988; Lavigne et Montplaisir, 1993). Environ 20 % des bruxomanes ont des antécédents familiaux, mais le ou les facteurs génétiques éventuels ne sont pas encore identifiés (Reding et coll., 1966; Glaros, 1981).

II. Stades du sommeil chez l'homme

Avant d'aborder le bruxisme du sommeil, il est nécessaire de rappeler les états de sommeil chez l'homme. Ceux-ci se décomposent en cycles réguliers qui se répètent en moyenne toutes les 90 minutes (Fig. 1). Chacun de ces cycles est constitué de cinq stades. Le stade 1, instant de l'endormissement est rapidement atteint et ne dure normalement que quelques minutes : l'activité cérébrale ainsi que les mouvements musculaires se ralentissent, puis le stade 2 commence, le dormeur entend encore ce qu'on lui dit, il peut même répondre mais il n'en garde aucun souvenir. Après ces deux stades de sommeil lent dit aussi léger, surviennent les stades 3 et 4, véritable sommeil lent, dit aussi profond, où l'activité EEG devient de plus en plus lente et ample. Si le sujet est réveillé à ce moment là, il peut ressentir confusion, panique ou anxiété. Si ce n'est pas le cas, la phase du sommeil paradoxal va succéder au sommeil lent (Fig. 1) : le cerveau fait alors preuve d'une intense activité, le tracé EEG est rapide et l'amplitude est faible; la tension artérielle, les rythmes cardiaques et respiratoires deviennent fluctuants et irréguliers. Cette phase est appelée phase du rêve puisque si l'on réveille le dormeur à cet instant précis, il est capable de relater ses rêves. Elle est dite aussi phase paradoxale car, dans le même temps, si l'activité du cerveau est aussi rapide que celle observée durant l'éveil, les muscles squelettiques, muscles masticateurs compris, sont en revanche complètement paralysés, à l'exception des muscles oculomoteurs qui entraînent des mouvements oculaires rapides (Voir pour revue, Jouvet, 1995).

III. Bruxisme et stades du sommeil

Le bruxisme n'est pas présent toute la nuit chez les bruxomanes (Lavigne et coll., 1995). Les premiers enregistrements polygraphiques ont suggéré une corrélation entre le bruxisme et le sommeil paradoxal (Reding et coll.,1966). Ces résultats n'ont cependant pas été confirmés par d'autres études notamment celles plus récentes utilisant des enregistrements plus sophistiqués et un nombre de sujets plus important. Au contraire, de nombreux travaux ont montré qu'une grande proportion des phases du bruxisme (~ 80%) est associée avec le stade 2 du sommeil lent, alors que celles observées durant le sommeil paradoxal ne concernent que 20 % environ du bruxisme (Reding et coll., 1968; Robinson et coll., 1969; Dal Fabbro et coll., 1997). A l'heure actuelle, des études comparatives entre le bruxisme observé pendant le sommeil lent et celui durant le sommeil paradoxal ne semblent pas avoir été réalisées. Il reste donc à déterminer s'il existe différentes phénoménologies et mécanismes pour ces deux types de bruxisme. D'autre part, les bruxomanes ont généralement une bonne qualité de sommeil, contrairement à d'autres types de désordres rythmiques du mouvement comme le mouvement périodique de la jambe, qui entraînent des troubles du sommeil (Montplaisir et coll., 1994). De plus, il a été montré que les différents types de stimuli (internes ou externes) perturbant le sommeil, ne déclenchent pas de bruxisme (Robinson et coll., 1969). Ainsi, dans la mesure où le bruxisme ne devient pas excessif, donc pathologique, il peut être considéré comme l'un des phénomènes normalement observés au cours de l'alternance veille/sommeil.

Cependant, le tonus des muscles masticateurs et le bruxisme sont fréquemment (~75 % des épisodes) précédés par des complexes K (ondes lentes biphasiques de grande amplitude survenant pendant le sommeil lent) et des mouvements de la nuque, accompagnés également d'une augmentation du rythme cardiaque et/ou du rythme respiratoire (Satoh et Harada, 1973; Lavigne et coll., 1995; Dal Fabbro et coll., 1997 ; Macaluso et coll., 1998). Ces phénomènes sont parfois considérés comme signes de micro-éveil ou d'éveil partiel. Cette association est plus évidente chez les bruxomanes que chez les sujets témoins. Actuellement, il est difficile de savoir si le stade 2 du sommeil lent facilite l'apparition du bruxisme ainsi que d'autres phénomènes qui le précédent, ou si le bruxisme, comme le complexe K, constitue un signe précoce de l'éveil partiel généré par un pacemaker ou des mécanismes internes. Il faut signaler également que 10 % des épisodes de bruxisme ont tendance à se répéter de la même façon que les cycles respiratoires et circulatoires (Lavigne et coll., 1995). De plus, le bruxisme peut également s'associer à des mouvements périodiques de la jambe ou des apnées au cours du sommeil (Faulkner, 1990; Okeson et coll., 1991; Lavigne et Montplaisir, 1993). L'ensemble de ces résultats nous fait penser que le bruxisme n'est pas un syndrome isolé et qu'il fait plutôt partie d'une entité de la pathologie du contrôle des mouvements et du système nerveux autonome pendant le sommeil.

Ev - éveil ; 1 et 2 - stades 1 et 2 du sommeil (sommeil lent léger) ;
3 et 4 - stades 3 et 4 du sommeil (sommeil lent profond) ; 1 - sommeil paradoxal (rêve).

fig. 1. Représentation schématique d'une nuit de sommeil (El heures) chez un homme adulte. Noter l'alternance cyclique de l'éveil et des différents états du sommeil (d'après Jouvet, 1995).

fig. 1. A representative one night hypnogram, (8 hours) illustrating the alternation of sleep-wake cycle of an adult man in sleep laboratory.

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