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Les rêves de " l'animal-machine " selon Descartes

" Premièrement, il ne faut que jeter les yeux
sur cette figure (schéma du haut), et voir comment les petits
filets D qui vont se rendre dans les nerfs y sont lâches et
pressés, pour entendre comment lorsque cette machine représente
le corps d'une homme qui dort, les actions des objets extérieurs
sont pour la plupart empêchées de passer jusqu'à
son cerveau, pour y être senties; et les esprits qui sont dans
le cerveau empêchés de passer jusqu'au membres extérieurs,
pour les mouvoir: qui sont les deux principaux effets du sommeil.
Pour ce qui est des songes, ils dépendent de l'inégale
force que peuvent avoir les esprits qui sortent de la glande H, et
en partie des impressions qui se rencontrent dans la mémoire:
en sorte qu'ils ne diffèrent pas de ces idées dont j'ai
dit ci-dessus se former quelquefois dans l'imagination de ceux qui
rêvent étant éveillés, si ce n'est que
les images qui se forment pendant le sommeil, peuvent être beaucoup
plus distinctes et plus vives, que celles qui se forment pendant la
veille. Dont la raison est, qu'une même ,force peut ouvrir davantage
les petits tuyaux, comme 2, 4, 6, et les pores comme a, b, c qui servent
à former ces images, lorsque les parties du cerveau qui les
environnement sont lâches et détendues, ainsi que vous
le voyez en cette figure (schéma du bas), que lorsqu'elles
sont toutes tendues, ainsi que vous le pouvez voir en celles qui la
précédent. "
" L'homme ", de Descartes, AT, XI, pp. 198-199. Textes
établis et annotés par Annie Bitbol-Hespériès
et Jean-Pierre Verdet, coll. Sources du savoir, Seuil, 1996.
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