Toute personne ayant un chat ou chien vous dira qu'ils rêvent,
car ces animaux présentent des comportements typiques de
leur espèce, tout en étant endormis. Chez l'homme,
le rêve s'élabore par la conjonction du sommeil paradoxal,
de la mémoire et du langage.
Nous savons que si l'on réveille un donneur pendant une
phase de sommeil paradoxal et qu'on lui demande s'il rêvait,
nous avons 80 % de probabilités de recueillir un rêve
comportant des images et actions. C'est pourquoi les rêves
ont été associés au sommeil paradoxal. Or,
une activité mentale existe aussi pendant le sommeil lent,
mais elle se différencie souvent du rêve par sa pauvreté
en images. Si l'on admet que le sommeil paradoxal s'accompagne de
rêves, tous les oiseaux et les mammifères qui ont du
sommeil paradoxal, devraient également avoir du rêve.
De la même façon, l'absence de sommeil paradoxal chez
les autres animaux exclurait l'existence d'une activité onirique.
Toutefois, les rêves utilisent des éléments
mémorisés, aussi bien dans la mémoire à
court terme que dans celle à long terme.
Même si les structures cérébrales, nécessaires
à la mémoire, existent chez une grande partie des
animaux, nous connaissons très mal leur capacité de
mémoire. Néanmoins, nous devons admettre que la grande
majorité des animaux (à l'exception peut-être
des insectes et des poissons) a probablement des traces mémorisées,
nécessaires à la réalisation des rêves.
Le dernier problème à résoudre reste le moyen
de détection des rêves chez les animaux. Le seul outil
est le langage, avec lequel nous communiquons le contenu de nos
rêves.
L'absence de langage chez tous les autres animaux nous interdit
de connaître leurs rêves. Nous avons tout de même
un moyen expérimental qui consiste à abolir l'atonie
musculaire caractéristique du sommeil paradoxal, et à
ainsi observer le comportement de l'animal pendant les phases de
sommeil paradoxal. Dans ces conditions, un chat présente
des comportements typiques de jeu ou de chasse d'un objet ou d'une
souris imaginaire ainsi que des comportements d'agressivité
et de défense.
Tout laisse à penser qu'un chat, comme un homme, rêve
de scénarii caractéristiques de son espèce
pendant ses phases de sommeil paradoxal.
M. T.
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