Le sommeil des mammifères a évolué chez les
animaux terrestres. Des adaptations sont mises en place chez les
mammifères marins, la plus importante de celles-ci étant
la nécessité de remonter à la surface pour
respirer. Chez les dauphins, ainsi que chez certains autres cétacés
et siréniens, le sommeil est unilatéral.
Pendant qu'un hémisphère cérébral montre
des signes typiques du sommeil lent, l'autre hémisphère
reste éveillé. Comme la respiration est volontaire chez
ces animaux, cette particularité leur permet d'assurer simultanément
deux fonctions vitales: dormir et respirer; car dormir de tout son cerveau
provoquerait l'arrêt respiratoire et la mort de l'animal. Le dauphin,
qui ne s'arrête jamais de nager même en dormant, ne semble
pas avoir de sommeil paradoxal (S.P.). Il s'agit d'une exception car les
autres mammifères malins étudiés, comme les phoques
et les otaries, ont un S.P. comparable à celui des mammifères
terrestres. Toutefois, il est possible que les dauphins aient un S.P.
unilatéral, impossible à détecter. Cette incapacité
est liée au fait que les autres signes de S.P., comme l'absence
de tonus musculaire et de mouvements oculaires rapides, ne sont pas présents
chez ces mammifères. L'impossibilité à mettre en
évidence le S.P. chez les dauphins peut aussi être due aux
conditions expérimentales d'étude en milieu clos. Nous n'apportons
ainsi encore aucune explication à cette énigme.
M. T.
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