|
||||||||||
|
II. - LES RÉPONSES THALAMIQUES SOMESTHÉSIQUESLa première observation concerne un sujet masculin, âgé de 72 ans, porteur d'un carcinome prostatique avec envahissement du plexus sacré entraînant des douleurs intolérables au niveau du membre inférieur gauche. L'intensité des douleurs, leur résistance au traitement médical font poser l'indication d'une destruction localisée thalamique. Sous anesthésie locale, une électrode multipolaire servant à l'enregistrement, la stimulation et coagulation est introduite de façon stéréotaxique au niveau du noyau ventro-postéro-latéral du thalamus droit (V. P. L.) n, après repérage ventriculographique selon la technique et avec l'appareil de Talairach (20). Les stimuli somesthésiques sont produits par un aide qui. percute rythmiquement les téguments au moyen d'une pince, avec une force constante, suffisante pour évoquer une sensation de percussion non douloureuse. L'enregistrement électrique est effectué par un appareil E.E.G. La stimulation est obtenue avec un stimulateur Grass.
Fig. 4. - Réponses somesthésiques thalamiques (noyau ventro-postéro-latéral droit). L'électrode la plus inférieure, recueille les potentiels évoqués par simulation mécanique de l'hémiface gauche. Blocage des réponses lors de calcul mental (132 x 6) (marqué par le trait noie). Une fois le V.P.L. repéré, une coagulation a été effectuée à son niveau. Les suites opératoires ont été bonnes. Le malade n'a pas présenté d'anesthésie véritable mais une agnosie douloureuse du type de celle que l'on observe après leucotomie. La deuxième exploration a été effectuée sur un sujet masculin de 52 ans, souffrant, d'algies faciales récidivantes après neurectomie rétrogassérienne itérative. Dans ce cas notre appareil stéréotaxique fut employé ; les mêmes conditions de stimulation et d'enregistrement furent mises en jeu. Après thalamotomie, ce malade opéré il y a deux mois, se déclare très soulagé et a repris plusieurs kilogrammes. Résultats. Les réponses somesthésiques thalamiques : Celles que nous décrivons ont été obtenues par la percussion d'une zone limitée de l'hémiface gauche (partie inférieure de la joue, menton). La stimulation au niveau de l'électrode d'enregistrement (1 /seconde, 10 millisecondes, 4 volts) a provoqué des sensations légères au niveau de cette même région en même temps qu'elle entraînait de légères clonies des muscles de cette zone. L'allure de ces réponses est complexe. La première phase négative étant souvent entrecoupée de déflexion positive. En raison des conditions d'enregistrement, nous n'avons pu étudier leur latence ni leur seuil. Seules ont été étudiées leurs variations systématiques en fonction de l'état d'attention du sujet conscient. Lorsque l'attention du sujet se porte sur le stimulus somesthésique en lui demandant de "bien faire attention" et de compter les coups, l'amplitude des réponses augmente de façon très nette. Par contre, lors d'état de distraction (calcul mental - calculer mentalement 132 x 6) l'amplitude des réponses a diminué de façon très significative (fig. 4). |