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Neurobiologie de l "Esprit" au cours de l'EveilAvant d'aborder le problème de l'Esprit au cours du sommeil, il nous faut résumer, a contrario, ce que nous savons des corrélats (ou de l'ensemble des conditions) que nous observons lorsqu'un homme ou un chat effectue une opération consciente au cours de l'éveil (attention, par exemple). Nous disons bien corrélats ou conditions, car nul n'est encore capable d'assigner une causalité nécessaire et suffisante à la prise de conscience. Trois conditions majeures semblent accompagner l'attention consciente. 1) La prise de conscience nécessite à la fois l'intégrité de certaines aires corticales (en particulier le cortex pariétal). Il n'existe en effet aucune preuve de perceptivité chez des sujets atteints de lésion corticale diffuse. 2) L'intégrité du cortex n'est cependant pas suffisante. Il faut un certain niveau d'excitation des nombreux modules qui constituent l'élément de base du fonctionnement cortical. Ce niveau d'excitation se traduit par une activité électrique cérébrale particulière (la réaction d'éveil), que l'on peut enregistrer au niveau du scalp chez l'homme ou par des électrodes directement placées au niveau du cortex chez l'animal. L'activation corticale de l'attention, qu'elle soit provoquée par un signal du milieu extérieur ou qu'elle soit le résultat de la réentrée de signaux générés par le cortex (images mentales) n'est pas un phénomène strictement cortical mais nécessite la mise en jeu active de systèmes sous-corticaux. Ces systèmes, étagés du bulbe à l'hypothalamus, libèrent des neuromédiateurs (catécholamines, indolamines, histamine, acetylcholine, neuropeptides) qui "activent" les modules corticaux selon des hiérarchies et des modalités complexes [3]. 3) L'attention consciente, s'accompagne enfin de phénomènes énergétiques particuliers mis en évidence par la caméra à positrons. Les modules corticaux consomment alors plus de glucose. Cependant, il semble exister un découplage entre la consommation de glucose et d'oxygène, si bien que les aires corticales peuvent utiliser la voie anaérobie (production de lactate) lors de l'attention [4]. En résumé, au cours de l'éveil, l'attention consciente nécessite à la fois une relative intégrité du cortex cérébral associée à l'action excitatrice de structures du tronc cérébral. Ce processus nécessite une augmentation de l'énergie sous forme de glucose qui peut être métabolisé par voie anaérobie. |
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