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Mécanismes du sommeil paradoxal
Bien que lié étroitement au sommeil lent, le sommeil paradoxal
dépend de structures nerveuses différentes. Trës schématiquement,
on peut admettre que le sommeil paradoxal met en jeu deux systèmes
différents dont le point de départ se situe dans la formation
réticulée du pont (au-dessous du mésencéphale).
Le premier système peut être comparé à un "générateur"
endogène qui met en jeu les mouvements oculaires et vient exciter
la grande majorité des neurones cérébraux, que ce
soit des aires sensorielles ou motrices. Cependant, mis à part
les mouvements oculaires, la mise en jeu des systèmes moteurs cérébraux
n'entraîne pas de mouvements globaux des membres ou du corps, car
il existe un deuxième système responsable de l'atonie qui
vient bloquer l'excitation de la voie finale motrice commune au niveau
de la moelle; c'est pourquoi le somnambulisme ne correspond pas à
l'activité onirique mais traduit un éveil incomplet au cours
du sommeil lent. La destruction chez le chat du système responsable
de l'atonie a permis de dévoiler l'apparition de "comportements
oniriques" stéréotypés de jeu, de chasse, d'attaque
et de rage contre d'imaginaires partenaires au cours du sommeil paradoxal.
Les mécanismes biochimiques du rêve sont complexes, car
l'apparition du rêve est inhibée à la fois par le
système d'éveil et certains systèmes mis en jeu au
cours du sommeil. On pense actuellement que des facteurs situés
dans les systèmes hypothalamo-hypophysaires joueraient un rôle
décisif dans le déclenchement du sommeil paradoxal. L'action
de ce (ou ces) facteur(s) et la levée de l'inhibition due aux neurones
à sérotonine viennent libérer les "mécanismes
exécutifs" du rêve au sein desquels l'acétylcholine
joue un rôle primordial. Toutes ces étapes complexes rendent
le rêve très susceptible à de nombreuses drogues qui
sont capables de le supprimer, alors qu'on ne connaît pas (chez
l'homme) de drogues capables de le provoquer bien qu'on puisse le faire
chez le chat par injection intracérébrale de drogues agissant
sur l'acétylcholine, ou par injection intraventriculaire des facteurs
hypothalamiques.
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