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Structure temporelle du rêve
Dès la fin du XIXe siècle, cependant, le rêve acquiert
une structure temporelle. Cette seconde voie d'exploration est capItal.e
car elle annonce la neurobiologie moderne.
Alfred Maury,
professeur au Collège de France au début de ce siècle,
en réveillant à intervalles réguliers des sujets
au cours du sommeil remarque qu'il n'obtient que rarement des souvenirs
de rêve. Le concept d'une activité onirique permanente au
cours du sommeil est donc infirmé. Pour A. Maury, le rêve
devient un phénomène épisodique ou aléatoire
qui surviendrait lorsque le sommeil est plus léger, soit au cours
de l'endormissement (images hypnagogiques),
soit sous l'influence de stimuli extérieurs (bruit) ou internes
(douleur), soit enfin avant le réveil (images hypnopompiques).
Le phénomène du rêve devient ainsi dépendant
de la qualité du sommeil et de son interaction avec l'éveil.
Perdant son caractère intemporel, il commence à devenir
physiologique. Alfred
Maury est également célèbre pour son Rêve
de la Guillotine souvent cité, mais apocryphe, car il fut écrit
plus de 50 ans après.
L'oeuvre d'Henri Piéron (1881-1964) a une grande importance historique
même si elle ne concerne par directement le rêve. En 1913,
H. Piéron réussit en effet à transférer par
voie sanguine ou ventriculaire les hypnotoxines
d'un chien privé de sommeil à un receveur et à induire
chez celui-ci un comportement de sommeil profond. Les travaux de Piéron
furent très discutés (surtout par R. Dubois de Lyon, inventeur
de la théorie de la narcose carbonique, et Claparède de
Genève, pour qui le sommeil est un instinct) et ils tombèrent
dans l'oubli. Ils sont à nouveau à l'ordre du jour depuis
la mise en évidence de peptides facilitant le sommeil. L'hypothèse
d'un ou de plusieurs facteurs responsables du sommeil et du rêve
fait actuellement l'objet de nombreux travaux.
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