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Rappel de la physiologie du sommeilL'alternance repos-activité est une caractéristique du monde vivant. Cependant, le sommeil, forme la plus évoluée du repos, n'émerge qu'avec les homéothermes (oiseaux et mammifères). A quelques rares exceptions près, le sommeil se déroule toujours selon le même schéma quel que soit le mammifère observé. L'envie de dormir se manifeste par différents signes: bâillement, frottement des paupières, baisse de l'attention, flou de la pensée. L'individu prend alors une posture de sommeil qui varie selon la temperature ambiante (en boule au froid, allongée au chaud). L'endormissement el le sommeil calme se caractérisent par la fermeture des paupières, une respiration régulière et ample et par l'absence de mouvements corporels. L'électro-encéphalogramme (EEG) montre un ralentissement progressif de l'activité cérébrale. Au cours du sommeil calme profond, les ondes lentes (0,5 à 5 Hz) prédominent. D'où le nom de "sommeil à ondes lentes" ou "sommeil lent" donné à cette phase du sommeil. La fréquence cardiaque, la température centrale et le tonus musculaire diminuent progressivement. C'est au cours du sommeil profond que l'hormone de croissance et la prolactine ont leurs pics de sécrétion journalière. Cette première partie du sommeil dure environ 80 à 90 minutes. Le sommeil paradoxal succède au sommeil lent. Cet état est très particulier; il associe :
L'homme, reveillé au cours de cet état, peut raconter un souvenir de rêve très précis. La durée moyenne du sommeil paradoxal est de 20 minutes environ. La succession temporelle de sommeil lent et de sommeil paradoxal constitue un cycle de sommeil qui se reproduit à intervalles réguliers (90 à 100 minutes). Au cours d'une nuit, 4 à 6 cycles de sommeil se succèdent, selon la durée totale du sommeil. La durée du sommeil de nuit, variable selon les personnes, est en moyenne de 7 h 30 + 2 heures. L'étude clinique et expérimentale a montré, à côte de l'influence de l'environnement, celle de l'hérédité sur le sommeil (1). Il existe en effet des familles de petits ou gros dormeurs. L'"hybridation naturelle" (un parent petit dormeur, l'autre gros dormeur) produit des descendants petits, moyens ou gros dormeurs. Cette notion est importante pour interpréter la résistance à la privation de sommeil. La conception actuelle du sommeil suggère que les mécanismes de déclenchement et de production du sommeil lent sont différents de ceux du sommeil paradoxal (1,2). Pour chaque etat de sommeil, il existerait un ensemble de neurones responsables de la synthèse de substances hypnogènes. Ces dernières seraient synthétisées progressivement au cours de l'éveil et déclencheraient l'envie de dormir à partir d'un certain seuil. Ces substances, vraisemblablement de nature peptidique, n'ont pas encore été isolées. Elles agiraient sur d'autres ensembles neuronaux responsables des différents signes du sommeil. D'autres mécanismes assez bien connus (horloge biologique) contrôlent la survenue dans le temps des états de sommeil (1,2). |