Il s'agit de textes épars de Carl Gustav Jung, le grand
psychanalyste suisse, réunis par Roland Cohen en 1943. On
y trouve exposés les fondements de son oeuvre complexe, et
le plus souvent méconnue en France.
Jung a été, pendant quelques années, le dauphin
de Freud, mais il diverge de celui-ci sur l'importance accordée
par Freud à la sexualité dans la constution de l'inconscient.
Pour Jung, l'inconscient, en tant que composante du psychisme, est
aussi collectif; proche de l'inconscient cosmique des romantiques,
il est peuplé et structuré par des archétypes,
des structures mentales universelles qui s'expriment dans le vécu
sous forme d'images archétypales, que l'on découvre
dans les rêves, et qui tiennent en partie leur contenu de
l'univers culturel du rêveur et des mythes humains.
Après l'exposé des fondements de la conception yungienne
de l'inconscient, plus empreint de spiritualité que de refoulement,
et l'analyse de sa théorie des complexes, la troisième
partie de l'ouvrage est consacrée aux rêves et à
leur imbrication avec les mythes. Pour Jung, le rêve est à
lui-même sa propre interprétation ; comme les
romantiques, il recommande de les comprendre de l'intérieur
: le rêve exprime directement, dans un langage symbolique,
l'inconscient individuel et collectif.
Ce livre peut donner envie de lire : un autre ouvrage de
Jung, et pourquoi pas en guise d'introduction à cette
oeuvre difficile, Ma vie (souvenirs, rêves et pensées)
Gallimard, Paris, 1985, autobiographie réalisée
juste avant sa mort, en 1961.
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