La thèse de J. Allan Hobson sur le rêve présentée
dans cet ouvrage est sans doute la plus stimulante de ces dernières
années. Neurophysiologiste et professeur de psychiatrie à
Harvard , Hobson s'emploie à montrer que la théorie
freudienne ne peut être maintenue devant les progrès
de la neurophysiologie et propose un point de vue réellement
novateur mais non réductionniste de l'activité onirique.
Il propose une hypothèse qui rend compte des états
de l'organisme pendant le sommeil paradoxal et du résultat
de cette activité : les scénarios de rêves recueillis.
La première partie de cet ouvrage est consacrée aux
différents étapes de la science des rêves, y
compris les conceptions de Freud et Jung, avec une nette préférence
pour ce dernier. La deuxième partie présente un exposé
très complet et très clair de l'ensemble des connaissances
neurophysiologiques sur les états de conscience et le sommeil
paradoxal.
Hobson expose ensuite son hypothèse selon laquelle le cerveau,
à intervalle régulier, est activé par un générateur
interne, qui " mime " l'activation neuronale se produisant
pendant la veille. Devant cette activation, le cortex effectue,
parce que c'est son travail, une synthèse des informations
" allumées " avec les moyens du bord, c'est-à-dire
avec l'information stockée dans le cerveau: les restes de
la journée, les souvenirs divers des événements
de sa vie et de l'ensemble des choses qu'il a apprises: "
Le cerveau-esprit fait de son mieux pour donner un sens aux signaux
díorigine interne... [il] doit peut-être aller chercher
au plus profond de ses mythes pour trouver une structure narrative
susceptible de rassembler toutes les données. "
On aura compris que le livre de Hobson soulève des questions
philosophiques, et que c'est l'un de ses mérites.
Ce livre peut donner envie de lire : Sigmund Freud
: L'interprétation des rêves, PUF, Paris, 1967;
ou un autre livre de J. Allan Hobson, avec une iconographie
très attrayante : Sleep, Scientific American Library, New
York,1995.
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