William Dement a
été l'un des artisans de la conception contemporaine du
sommeil paradoxal. Avant de constituer une clinique d'étude du
sommeil à Stanford, il a travaillé dans le laboratoire de
Chicago avec Nathaniel
Kleitman et Eugen
Aserinsky et isolé le sommeil à mouvements oculaires
rapides comme étant celui dans lequel surviennent les rêves.
Il a découvert que ce sommeil existe aussi chez le chat et ainsi
ouvert la voie aux expériences décisives sur l'animal.
Dormir, Rêver s'adresse d'abord aux étudiants et
aux non-spécialistes, ce qui en fait un ouvrage très accessible,
agréable à lire. Dement
prend le soin de répondre clairement aux questions que chacun se
pose: quels sont les effets de la privation de rêve (ou de sommeil
en général, domaine dans lequel Dement
a réalisé des travaux pionniers) ? Pourquoi ne se souvient-on
que de certains rêves? Y a-t-il des relations entre les rêves
d'une même nuit, des séries de rêves ?
Après avoir abordé les points principaux des connaissances
sur le rêve, Dement
analyse, dans la deuxième partie du livre, les différents
troubles du sommeil en général et leurs liens avec les maladies
mentales, en particulier chez les schizophrènes : il semble que
les psychotiques ne connaissent pas l'effet de rebond de sommeil paradoxal
après la privation de ce sommeil, comme c'est le cas chez les sujets
" normaux ". Dement relie ce phénomène à
une insuffisance de sérotonine qui serait aussi à l'origine
des hallucinations à l'état de veille.
Ce livre peut donner envie de lire : Jean-Michel Gaillard : Le
Sommeil; ses mécanismes et ses troubles, Doin, Paris, 1990,
Payot, Lausanne, 1990, qui constitue un livre de référence
sur ce sujet.
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