"Le Capteur de rêves"
de Nick Huard, 1996.
Cette sculpture, créée par Nick Huard,
Indien Micmac, né dans le clan de l'Ours, au Canada, est
une oeuvre contemporaine qui s'inscrit dans la tradition de chamanisme
de ses ancêtres. Le capteur de rêves donne le pouvoir
au chaman, en Micmac buowin, de plonger dans les rêves
d'où est tirée toute révélation. Les
rêves, qui occupaient une place centrale dans l'univers spirituel
des Indiens d'Amérique du Nord, étaient le principal
procédé de communication avec le monde invisible.
Ils jouaient par ailleurs un rôle important dans les préparatifs
de la chasse, leur contenu pouvant indiquer les lieux fréquentés
par le gibier. Nick Huard s'inspire des "pièges à
rêves" traditionnels des Indiens Cris de la baie James.
Surtout destinés aux bébés, ils avaient la
forme d'une amulette composée d'un cerceau en bois d'environ
dix centimètres recouvert d'un filet disposé en toile
d'araignée. Les capteurs de rêves de l'artiste
Micmac sont à suspendre dans une pièce, où
il attire les rêves qui circulent. Les bons rêves connaissent
la voie et passent à travers l'ouverture du filet pour glisser
jusqu'au dormeur qui pourra les poursuivre à son réveil.
Les mauvais rêves ne sachant pas où aller s'empêtrent
dans le filet, où ils restent prisonniers avant d'être
détruits par les tueurs du jour.
Pascal Dibie
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