Le sommeil du 3e type
Pierre Magnin
Science et Avenir Hors-Série Le Rêve Dec. 96
Sommaire

Le sommeil du 3e type

Les ondes cérébrales

L'analyse électrophysiologique du sommeil

Le rêveur sous surveillance

Stade I: l'endormissement

Stade II: le sommeil lent et léger

Stades III et IV: le sommeil lent et profond

Stade V: le sommeil paradoxal

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Science et Avenir
Hors-Série Le Rêve
Sommaire général

Stades III et IV: le sommeil lent et profond

Stades III et IV: le
sommeil lent et profond

Le sommeil lent, électrophysiologiquement, est le sommeil profond, la référence, longtemps perçu de l'Antiquité à nos jours comme un état totalement passif, une sorte de "petite mort". C'est en réalité une étape importante et très active du sommeil qui répare, régénère et construit. Métabolique et neurovégétatif, ce sommeil efface les fatigues, réhabilite les fonctions et redistribue l'énergie. Il est essentiel chez l'enfant: il recouvre en partie la période de sécrétion de l'hormone de croissance, qui active dès le petit matin tous les processus de synthèse, en particulier protéiques. Ce type de sommeil fait aussi le lit du rêve en préparant l'émergence du sommeil paradoxal à chacune des ruptures périodiques du cycle. Phénomène remarquable, surtout chez l'adulte qui rêve moins que l'enfant, le sommeil lent paradoxal est presque totalement accompli dans les premières heures de la nuit en recouvrement des trois ou quatre premiers cycles. Son effacement progressif dans la seconde moitié de l'espace de sommeil explique l'apparition et la facilitation des insomnies de l'adulte et surtout des personnes âgées. Son enregistrement inscrit une onde très lente d'activité delta, de l'ordre de deux cycles par seconde. De grande amplitude, elle est tout d'abord inégale et discontinue (stade III) avant de se régulariser progressivement (stade IV). On observe à ce niveau une accentuation du degré d'hypotonie du donneur, c'est-à-dire une évolution vers l'éveil. Les phases du sommeil lent paradoxal coïncident aussi avec une activité métabolique de production neuronale d'amines spécifiques du sommeil. L'expérimentation de ces peptides, en particulier du DSIP (Delta Sleep Including Peptide), a montré qu'ils induisaient plutôt une activité de régulation des rythmes de sommeil qu'un effet hypnotique. Le sommeil lent paradoxal représente le centre actif de l'hypnogramme. Il est avec le sommeil paradoxal l'expression des fonctions régénératrices de sommeil et du rêve.

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