Le sommeil du 3e type
Pierre Magnin
Science et Avenir Hors-Série Le Rêve Dec. 96
Sommaire

Le sommeil du 3e type

Les ondes cérébrales

L'analyse électrophysiologique du sommeil

Le rêveur sous surveillance

Stade I: l'endormissement

Stade II: le sommeil lent et léger

Stades III et IV: le sommeil lent et profond

Stade V: le sommeil paradoxal

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Science et Avenir
Hors-Série Le Rêve
Sommaire général

Stade I: l'endormissement

Stade I:
l'endormissement

Selon la classification internationale de Kleitman (1), le stade d'entrée dans le sommeil est un stade d'endormissement appelé stade I. C'est une étape importante identifiée par Alfred Loomis en deux moments successifs, A et B. Cet état établit la frontière entre le sommeil et la veille. Il se traduit par un net ralentissement du rythme alpha. Le nombre des cycles par seconde est réduit dans une proportion de 25 à 50 % tandis que croit l'amplitude de chaque fréquence. Ce stade est un mélange de bouffées thêta et bêta. A mesure qu'augmente le besoin de dormir, les mouvements lents des globes oculaires s'accompagnent de la chute des paupières, de la baisse du tonus des muscles de la nuque qui laisse bientôt basculer la tête. Le stade I est une phase courte qui occupe rarement plus de 3 à 5 % de la durée totale du sommeil. La moindre stimulation peut l'annuler et ramener le patient à un état d'éveil immédiat et lucide. Il sert essentiellement à mettre en route les mécanismes biochimiques et physiologiques d'entraînement du sommeil. L'activité de la réticulée mésencéphalique est progressivement inhibée dans son rôle de système activateur ascendant (elle ne stimule le cortex par sécrétion d'acétylcholine qu'après l'avoir été par la noradrénaline que délivre le Locus coeruleus pontique sous-jacent). Ce processus à tiroir doit donc être bloqué pour que le sommeil s'installe et que la réticulée du raphé dorsal sécrète la sérotonine nécessaire.

L'inhibition de sa synthèse crée une insomnie que peut annuler l'injection de son précurseur, le 5-HT. La zone réticulaire du raphé peut être considérée comme le support d'un centre hypnagogique, source des images flashes, sorte de mirage à la frontière du réel et de l'imaginaire.

(1) Manuel de standardisation des états de sommeil chez l'homme, 1938 et 1969

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