|
||||||||||
|
CONCLUSIONS1. Sur le plan neurologique, nous lie voulons pas reprendre sur un seul cas la discussion des mécanismes responsables de l'hystérie. On sait d'ailleurs que les avis des électroencéphalographistes sont partagés à ce sujet. Il semble bien, cependant, qu'il faille admettre la réalité d'un trouble fonctionnel portant sur la perceptivité des signaux douloureux dans le cas de l'anesthésie hystérique. Mais à l'heure actuelle, il est bien difficile d'explorer un tel trouble fonctionnel. 2. A la lumière de nos résultats, les mécanismes de l'attention se laissent difficilement localiser, mais on peut se demander si l'étude systématique des signaux afférents corticipètes ne mettrait pas en évidence des troubles dynamiques dans le cas de troubles de l'attention localisés (syndrome d'Anton-Babinski) ou au contraire dans le cas d'exagération pathologique de l'attention décrit par Tournay (21). 3. La réalité d'un contrôle des afférences somesthésiques au niveau thalamique pose le problème de la douleur. Si nos observations concernent des signaux tactiles, on peut logiquement supposer que des signaux douloureux auraient subi un contrôle identique lors du relais thalamique. Cette possibilité évoque certains procédés d'analgésie. L'accouchement sans douleur, par exemple, où l'attention de la parturiente continuellement sollicitée par le contrôle de la respiration, par les encouragements des accoucheurs, viendrait bloquer les influx douloureux d'origine pelvienne. 4. Enfin nos résultats montrent que l'attention constitue une des conditions essentielles de la perceptivité d'un signal, chez la malade de l'obs. 1, en effet, aucune variation dynamique ne peut être objectivée sur des réponses apparemment normales. Cette malade n'est capable d'aucune perceptivité visuelle, même élémentaire car elle ne cligne pas à la menace. Par contre, sa réactivité à la douleur semble mettre en jeu des mécanismes dépendant d'un niveau plus bas, puisqu'ils sont incapables d'agir sur les réponses visuelles. Cette dissociation oblige à admettre deux niveaux fondamentalement différents : celui de la perception consciente d'un signal au cours duquel intervient le processus d'attention, celui de la réactivité mimique ou motrice, purement moteur, sans que soit mis en jeu le contrôle des afférences. Cette dissociation est également manifeste dans le cas du mutisme akinétique (obs. 2), dans ce cas, la perceptivité est conservée, et c'est l'étape motrice efférente du comportement qui est perturbée. Il est classique d'ailleurs de signaler que ces sujets sont capables à certains moments de réponses fugitives montrant qu'ils sont parfaitement conscients. Quelque fragmentaires qu'ils soient, et il ne peut en être autrement en Neurophysiologie clinique, ces documents permettent - nous l'espérons - de combler un peu le fossé qui sépare encore actuellement l'étude expérimentale de l'activité nerveuse supérieure chez l'animal des mécanismes de la prise de conscience chez l'homme. |