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5 - L'ensemble de ces résultatsL'ensemble de ces résultats conduit donc à admettre l'intervention de deux systèmes différents au cours du sommeil physiologique (fig. 13): 1 - Le premier système entrerait en jeu au cours de l'endormissement (fuseaux) et au cours du sommeil (ondes lentes) de l'animal intact. Ce système nécessite le néocortex responsable de l'activité lente. Cette activité lente corticifuge traduit un phénomène d'inhibition car le seuil d'éveil par stimulation directe de la formation réticulaire s'élève lors de ce stade. On peut donc parler légitimement de sommeil télencéphalique à propos de la phase de fuseaux et d'ondes lentes du sommeil. La mise en jeu physiologique d'un tel sommeil peut être provoquée par la répétition de stimuli, soit indifférents, soit forts, comme dans le cas de l`inhibition supra-liminale pavlovienne. Il est possible que ce stade télencéphalique représente un stade acquis au cours de la télencéphalisation et qu'il traduise l'expression d'un néo-sommeil. Sur cette seule phase de sommeil, il a pu être mis en évidence des phénomènes plastiques d'apprentissage négatif du type d'habituation de la réaction d'éveil (Jouvet, 1959, 1960). 2 - Le stade rapide du sommeil, que nous avons appelé phase paradoxale dépend d'un système totalement différent: Il existe, en effet, à la partie caudale du tronc cérébral (F. R. mésencéphalique postérieure, F. R. pontique antérieure, noyau reticularis pontis oralis, noyau de Betcherew) un système neuronique dont la mise en jeu est responsable de ce stade rapide du sommeil chez le chat. Ce système tient sous sa dépendance, par l'intermédiaire de la formation réticulée inhibitrice, les phénomènes somato-végétatifs caractéristiques de cette phase (disparition de toute activité tonique musculaire même dans des cas de rigidité de décérébration ou de décérébellation, variations des rythmes respiratoires et cardiaques). Les mouvements des yeux, qui caractérisent ce stade, sont sous la dépendance de la F. R. mésencéphalique antérieure. Ce système entre en rapport, en avant, avec des fibres à projection rhinencéphalique qui sont responsables de l'activité rapide corticale, car il semble que celle-ci ne soit pas sous la dépendance directe du système réticulé activateur ascendant. Le fait qu'il ait été possible de mettre en jeu, dans certaines conditions, la phase paradoxale du sommeil par stimulation directe ne préjuge en rien de son déclenchement physiologique qui reste encore peu connu à l'heure actuelle. Cependant, l'existence d'une phase réfractaire de dix à quinze minutes chez l'animal intact, de vingt-cinq à trente minutes chez l'animal mésencéphalique chronique, après l'apparition de chaque phase paradoxale, soulève le problème d'un mécanisme neuro-humoral. Enfin, l'action des drogues, antagoniste de l'atropine et favorisante de drogues cholinergiques, laissent supposer que ce mécanisme neuro-humoral serait cholinergique. Ce stade de sommeil, qui existe seul chez des chats chroniques mésencéphaliques ne possédant que la portion archaïque de l'encéphale, pourrait ainsi être assimilé à un archéo-sommeil. |
BIBLIOGRAPHIE |
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