Etude des mécanismes du sommeil physiologique
M. Jouvet, J. Dechaume et F. Michel
Lyon Médical N 38 -18 Septembre 1960
TABLE DES MATIERES

Introduction

I - Rappel Methodologique

II - Aspects EEG du sommeil physiologique chez le chat

III - Topographie des systemes responsables des deux stades du sommeil

IV - Les expériences de stimulation

V - L'ensemble de ces résultats

VI - Aspects EEG du sommeil physiologique chez l'homme

Conclusion

FIGURES

IMPRESSION
Version imprimable
(Tout l'article dans une seule page)

Conclusions

Deux systèmes différents entrent en jeu au cours du sommeil physiologique chez le chat et chez l'homme:

1 - Le premier système se traduit par des phénomènes de synchronisation et des ondes lentes corticales et sous corticales (stade de fuseaux et d'ondes lentes du chat. Stades 2, 3 et 4 chez l'homme). Il nécessite la présence du néocortex et traduit l'action inhibitrice de celui-ci sur le système réticulé activateur ascendant. Il peut être mis en jeu par la répétition de stimuli dans le cas d'inhibition supra-liminale de type pavlovien ou par conditionnement. Il peut, également, être mis en jeu par stimulations à basse fréquence du thalamus chez l'animal; ce stade de sommeil télencéphalique représenterait un stade acquis au cours de la télencéphalisation et pourrait ainsi être qualifié de "néo sommeil".

Ce stade, au cours duquel les phénomènes d'inhibition envahissent le cortex et le sous-cortex, s'accompagne d'une absence totale d'activité ´ subjective cérébrale. Tout réveil au cours de ce stade est dénué de souvenirs oniriques.

2 - Le deuxième système est responsable de la phase paradoxale du sommeil (activité rapide corticale, comparable à celle de l'éveil avec diminution des réponses évoquées chez le chat. Activité de bas voltage sans fuseaux ni K complexes chez l'homme).

Ce stade s'accompagne constamment de phénomènes somato-végétatifs particuliers et fort significatifs (mouvements rapides des yeux, diminution totale du tonus musculaire, variations respiratoires et cardiaques). Il traduit la mise en jeu périodique d'un système axé sur la partie caudale du tronc cérébral (F. R. mésencéphalique postérieure et F. R. pontique antérieure), en relation probable rostralement avec un circuit rhinencéphalique (limbic mid brain circuit) et en relation caudale avec la F. R. inhibitrice.

Ce stade de sommeil existe seul chez l'animal mésencéphalique chronique. Il représenterait ainsi l'expression d'un archéo-sommeil. Il est plus profond que le premier stade, car le seuil d'éveil est augmenté par rapport à la phase d'ondes lentes du sommeil. Il peut être déclenché chez l'animal par stimulation du tronc cérébral inférieur. Il s'accompagne, dans un nombre très important de cas chez l'homme, d'une activité onirique. Les causes de sa mise en jeu périodique restent encore à être déterminées, mais certains résultats expérimentaux sont en faveur d'un mécanisme neuro-humoral.

Page suivante