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Notre cerveau subit l'alternance de trois états de vigilance principaux:
l'éveil, le sommeil et le rêve. Si les fonctions du sommeil
et de l'éveil sont connues, en revanche la fonction de ce troisième
état du cerveau qu'est le rêve demeure l'une des énigmes
les plus irritantes de la biologie.
L'alternance activité-repos appartient au monde vivant végétal
ou animal et nous semble ainsi naturelle. L'éveil est nécessaire
à notre survie et s'accompagne des dépenses d'énergie
demandées par la satisfaction des besoins immédiats de l'individu
ou de l'espèce. Deux notions intuitives expliquent le sommeil:
la première est écologique et rend compte d'un héritage
génétique que nous tenons de nos ancêtres, les premiers
vertébrés à sang chaud (Homéothermes). Comme
ils étaient placés dans des conditions où la nourriture
leur était insuffisante, l'évolution a d'abord "inventé"
l'hibernation, puis la torpeur. Ainsi, la diminution de température
centrale permettrait une économie d'énergie et une survie
prolongée en l'absence de nourriture. Le sommeil serait l'héritier
de ces mécanismes. La seconde notion est fondée sur le concept
subjectif de fatigue: l'activité cérébrale ou musculaire
entraîne la fatigue et nécessite donc une période
de "repos" cérébral pendant lequel les cellules nerveuses
pourraient devenir inactives. Activité-repos, éveil-sommeil
apparaissent ainsi rentrer dans un cadre naturel logique. En fait, ce
schéma est trop simple et ne tient pas compte de la réalité.
Il faut admettre, d'une part, que notre cerveau (comme celui de tous les
Homéothermes: des oiseaux à l'homme) subit l'alternance
non de deux mais de trois états de vigilance principaux: l'éveil,
le sommeil et le rêve. D'autre part, nous savons que le sommeil
n'est pas un repos du cerveau, stricto sensu, mais un phénomène
actif puisque celui-ci consomme au moins autant de glucose et d'oxygène
que pendant l'éveil.
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