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Support neurobiologiqueDès 1880, les premières pièces du puzzle d'un support neurobiologique du rêve furent mises en place. En 1880, le Docteur Gélineau (fig. 4), ancien médecin de la Marine, individualise la narcolepsie (maladie de Gélineau). Sans le savoir, il décrit l'une des caractéristiques primordiales du rêve, c'est-à-dire l'absence totale de tonus musculaire : la narcolepsie consiste en effet soit dans l'irruption brutale et invincible du sommeil au cours de l'éveil soit souvent à la suite d'une émotion ou du rire d'une perte de tonus musculaire avec chute (cataplexie). Pendant ces épisodes, les malades rêvent et perdent contact avec la réalité. Peu à peu, au cours de la première moitié du XXe siècle, les pièces du puzzle de l'activité onirique vont être rassemblées : en 1937, l'allemand Klaue découvre chez le chat des périodes de Tiefen Schlaf (sommeil profond) accompagnées d'une activité électrique rapide corticale très différente de l'activité corticale lente du sommeil. Son travail est totalement oublié. En 1944, l'allemand Ohlmeyer décrit chez l'homme - dans un Journal de Physiologie - un cycle d'érection périodique au cours du sommeil (fig. 5). Ce cycle débute 90 min après l'endormissement et les phases d'érections d'une durée moyenne de 25 min ont une périodicité moyenne de 85 min. Ce sont les caractéristiques exactes des périodes de rêve mais l'érection ne fut pas alors reliée au rêve. Abolition de l'activité musculaire au cours de la narcolepsie, érection périodique et activité rapide corticale au cours du sommeil : ces signes pathognomoniques du rêve ont ainsi été presque tous rassemblés en 1944, mais non assemblés entre eux. Il a fallu ainsi 70 ans, entre 1880 et 1950, pour que se rassemblent des éléments divers. L'Histoire des Sciences nous enseigne ainsi que, pour être féconde, une discipline doit interférer avec d'autres à la fois au niveau des concepts et au niveau des techniques. La science ne peut être réduite à un seul discours et doit être interdisciplinaire. Comment donc comprendre un système intégré comme celui du Rêve, à partir de la seule biologie moléculaire ! C'est alors qu'entre 1955 et 1957, le puzzle fut assemblé, mais à l'envers. En 1953, Nathaniel Kleitman à Chicago, observe des épisodes de mouvements oculaires rapides au cours du sommeil de l'enfant. Il émet l'hypothèse qu'il peut s'agir de périodes de rêve. William Dement et fig. 6). GélineauTracé montrant le cycle de l'érection au cours de 5 nuits différentesTracé montrant le cycle de l'érection au cours de 5 nuits différentes. Il y a 3 à 4 périodes d'érection chaque nuit (déviation vers le bas du stylet). Chaque érection débute environ 60 à 90 minutes après l'endormissement et leur distribution au cours de la nuit est similaire à celle des périodes de rêve. D'après 0hlnneyer et al. Pfugers Arch. (1944) 248 : 555-560. Conception de l'école de ChicagoConception de l'école de Chicago (1960). La profondeur du sommeil est représentée en abscisse. Les périodes de rêve (dont la durée est inscrite en min.) sont assimilées à un stade de sommeil léger (stade1 émergent) similaire à l'endormissement (stade 1 descendant). Voir Fig.10. |
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GLOSSAIRE |
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